Le bras de fer qui oppose la direction générale de l’aéroport international Blaise Diagne et certains travailleurs, offre une occasion à une certaine presse manifestement organisée à orienter le débat vers la chute du trafic passagers. Il s’agit là d’une véritable manipulation dont les causes sont à chercher loin des contrats de travail ou d’une volonté d’assainir ou de réorganiser la plateforme aéroportuaire
Pour parler de chute du trafic à l’AIBD, il faut au moins se munir inévitablement d’un baromètre ou d’indices permettant de tirer la sonnette d’alarme. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la chute du trafic passagers ou marchandises d’un aéroport: Une crise économique qui réduit le pouvoir d’achat des voyageurs, une instabilité financière qui n’encourage pas les compagnies aériennes, une hausse du prix du carburant, des taxes aéroportuaires exorbitantes ou des frais de services exagérés entre autres. Aucun de ces facteurs n’est palpable aujourd’hui à l’AIBD
Au plan international et politique, le Sénégal ne traverse pas de tensions ni des troubles sociaux pouvant dissuader des voyageurs étrangers. Au contraire, l’installation récentes à Dakar de bureaux économiques et de services commerciaux basés sur les relations bilatérales avec certains pays ou les accords multilatéraux avec l’union européenne prouve à suffisance combien notre pays reste attractif et aiguise des appétits.
La diaspora africaine et particulièrement sénégalaise, source principale de vente de toutes les compagnies aériennes commerciales a déjà fait le plein des avions à destination de Dakar. Il est presqu’impossible durant cette « période morte » de trouver un billet d’avion à la portée entre Dakar et les capitales européennes.
Cette période de transition entre les deux régimes relative à la nouvelle gestion de l’AIBD ne devrait pas constituer un alibi pour une certaine presse à ternir l’image de l’aéroport qui demeure jusqu’ici l’une des plateformes aéroportuaires les plus sûres et les plus convoitées dans la sous-région, la première porte d’entrée des investisseurs et du tourisme international
D’abord, pour parler de l’AIBD, il faut énumérer en amont ses composantes directes et les autres structures assujetties à son contrôle. La plateforme aéroportuaire, parce qu’en réalité il s’agit d’une plateforme où gravitent des entreprises étrangères et sénégalaises dont toutes les activités sont complémentaires à travers une chaine complexe et sensible à tous les niveaux n’est pas seulement l’espace d’enregistrement que le citoyen lambda a l’habitude de visiter, ni les pistes d’atterrissage des vols que l’on aperçoit au survole. L’AIBD est cosmocentrique et complexe de plusieurs entités locales, nationales et internationales
La Haute Autorité de l’Aéroport International Blaise Diagne (HA-AIBD) est plus qu’un facilitateur, c’est un coordinateur end to end placée en « zone militaire ».
- La haute Autorité de l’aéroport International Blaise Diagne qui a la mission d’organiser,
de superviser et de régulariser les activités aéroportuaires est aussi un des acteurs clé
qui veille à la bonne gestion de l’aéroport en garantissant la transparence, l’efficacité et la conformité aux standards internationaux. C’est d’ailleurs une des raisons qui justifient sa position de zone militaire pour sa rigueur. Entre autre mission hautement importantes, la haute autorité de l’AIBD veille scrupuleusement au respect des contrats signés entre l’état et les entreprises chargées de l’exploitation et de la gestion de l’aéroport : LAS pour l’exploitation et 2AS pour l’essentiel de l’assistance technique particulière aux compagnies aériennes. Avec le soutien d’autres entités, la HA-AIBD veille également à l’application des normes de sûreté imposées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) avec la contribution significative et indispensables d’autres départements de l’état comme l’ANACIM, de la police, de la gendarmerie et des services de douane pour assurer la protection des infrastructures et des passagers.
- Limak-AIBD-Summa (LAS) est le consortium turc qui manage l’aéroport. Il est
responsable de l’exploitation, de la maintenance et du développement des infrastructures aéroportuaires sous un contrat de concession signé avec l’État du Sénégal.
- La société dénommée « 2AS » (AIBD Assistance Services) est l’opérateur exclusif
chargé de l’assistance technique en escale à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Elle a pour mission principale d’assurer le service de la manutention des bagages, de l’assistance au sol des aéronefs et des vols commerciaux des compagnies aériennes.
Des compagnies aériennes en veulent encore de fréquences et de transite ( 5ème droit)
Les deux compagnies aériennes italiennes qui desservissent par vols directs ont déjà sollicité des demandes de fréquences additionnelles au niveau de l’ANACIM pour la saison d’été prochaine. De nouvelles compagnies dont une originaire de la Grèce et une autre, italo espagnole souhaitent desservir le Sénégal avec des interconnexions depuis Athènes et LAS PALMAS.
Il faut noter que les premières servies comme les compagnies arabes, espagnoles ou françaises font du Sénégal leur point stratégique de collecte dans la sous-région. Ce qui les permettent de remplir leur vols à partir de Dakar pour les destinations européennes. Les compagnies africaines dont certaines sont en code Share flight avec la compagnie nationale Air Sénégal profitent également de la position de notre pays pour desservir l’Europe, les USA l’Asie et le Canada
Les promotions enflamment la toile par les revendeurs et distributeurs du « marché ethnique » dont les plus grands promoteurs restent les asiatiques en Italie et en Espagne. Aucune compagnie ne se plaint en ce moment d’avoir bénéficié d’une désignation de l’ANACIM. Au contraire, se sont les passagers et de surcroit les émigrés qui dénoncent le traitement qu’ils subissent à travers les compagnies aériennes qui ne respectent ni les droits du passager ni les conditions commerciales pourtant établies par elles.
Comment peut-on, en observant ces faits palpables et réels, parler de chute de trafic de l’AIBD ? S’il faut considérer que les hommes d’affaires, les investisseurs ou les entrepreneurs n’ont pas de calendriers fixes pour voyager, force est de constater aussi que cette période allant de février à juin, n’a jamais été les moments les plus propices pour les voyageurs, les émigrés ni pour les touristes. Les meilleures périodes restent celles d’hiver, d’été et des fêtes religieuses comme pacques, Magal, Gamou ou les fêtes de fin d’années.
Au programme de restructuration par les nouvelles autorités, nous invitons le gouvernement sénégalais, le ministère de tutelle et le management à réfléchir sur la baisse de la taxe passager ( taxe de débarquement et taxe d’embarquement) née du montage financier de l’aéroport dont la dette a été « épongée depuis 2022 » Cette réduction des taxes qui constituent aujourd’hui l’une des taxes les plus élevées des aéroports du monde faciliterait aux émigrés la visite au Sénégal des parents avec les familles. Les billets sont actuellement chers et inaccessibles par les pères de familles
Cependant, il faut noter que la menace d’aller en grève des travailleurs de l’aéroport ou des contrôleurs aériens peut perturber les vols. Nous sommes encore loin de cette situation.
Aucun indice concret peut justifier, préméditer ou constituer une preuve de chute du trafic à l’aéroport au point d’en faire des « UNES » Soyons plus patriotes que ça.
Alioune NDIAY
PDG AFRICA7
Consultant/ Communication et Marketing Transport aérien
Laisser un commentaire