Un adversaire bien identifié qui ne cache ni son jeu ni ses ambitions est un ennemie qui vous déclare ouvertement la guerre.
Les postures actuelle de Macky Sall nous renvoient à la complexité des positions multiformes et variées qui allient toutes les contradictions républicaines et les antagonismes diplomatiques
- Macky Sall opposant et Président du parti Alliance pour la République (APR)
- Macky Sall l’envoyé spécial du Président français Emmanuel Macron pour les 4P
- Macky l’ancien président de la République du Sénégal dont Amadou Ba, chef de l’opposition actuel était le candidat choisi
De loin, Macky Sall attise le feu, il a fini de siffler la fin du compagnonnage avec ses alliés de la coalition BBY qui lui a fait gagner, gouverner voire perdre le pouvoir. Il active les militants de son parti et les personnes soumises, les encourage à faire face et loge dans un réseau diplomatique auquel, le Sénégal ne dispose pas que d’amis. Suffisant pour dire que la position de Macky Sall vis-à-vis de la France et son rôle de leader d’un parti d’opposition (APR) suscitent des interrogations. Il a entretenu des relations étroites avec la France pendant son mandat, comme avec beaucoup d’autres dirigeants africains.
Les anciens présidents du Sénégal, Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ont adopté des positions politiques différentes certes, mais moins préoccupantes et troublantes que la posture actuelle du prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye
Macky SALL est un homme qui digère mal les défaites. En bon homme politique, il manage bien ses adversaires et gère ses amis le temps de son horloge et de ses ambitions. Il a pris toute sa revanche sur son prédécesseur Abdoulaye Wade et le PDS, neutralisé Idrissa Seck et réussit à contrôler au doigt et à l’œil les autres en garantissant le pain aux affamés perturbateurs. Avec la manière il a géré de main de maitre la coalition Benno Bok Yakar en vidant les partis qui la composaient du peu de crédibilité qui les restait. Devant ses intérêts, il chasse à l’affut et sa cible lui échappe rarement. Il maitrise ses adversaires dès les premiers jalon posés mais son équation à résoudre était et reste l’énigmatique PASTEF de Ousmane SONKO. Il n’abandonne pas et il n’a pas abdiqué loin là. Un nouveau front politique est ouvert, s’il ne l’avait pas ouvert lui-même, le lion ne dort plus il attend le moment pour sauter sur sa proie.
Macky Sall n’ pas mauvaise presse. Il aime bien et croit en la presse, il aime laisser d’autres en à créer une mauvaise, celle des lobbies et d’experts en diffamation qui attisent le feu, inventent des sujets à polémique et manipulent les profanes. Ses hommes des affaires forment leurs syndicats et leurs groupes au nom de la presse sénégalaise pour orienter les débats avec leurs présentateurs stars.
Après 12 ans de règne Macky a perdu trois grands combats au Sénégal : le troisième mandat, le report de la tenue des élections présidentielles et la dislocation du parti PASTEF.
Durant ses deux mandats (2012-2024), Macky Sall a maintenu une coopération stratégique avec la France, notamment dans les domaines de la sécurité, du développement, Il a des rapports spéciaux avec le Maroc qui s’est bien installé au Sénégal
La France et le Maroc ont investi dans plusieurs projets d’infrastructures au Sénégal, et Dakar est un partenaire clé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, région où la France a des intérêts importants et le Maroc un système de renseignements généraux bien introduits.
La nomination Macky Sall comme envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P) par le président français sonne comme une récompense, si ce n’est de l’ingérence indirect. Les rapport de l’ancien président avec la France sont fortement basés sur des relations privilégiées, économiques, diplomatiques, et militaires importantes entre la France et le Sénégal.
Tout analyste en géopolitique averti, s’intéresse aux stratégies de déstabilisation des régimes africains par le terrorisme et les opposants résidents à l’étranger. Leurs actions touchent les peuples et les conséquences sont direct à tous les niveaux.
En tant qu’opposant après avoir quitté le pouvoir, Macky Sall choisit une position qui intrigue plus d’un : S’installer au Maroc tout en travaillant pour la France et gérer virtuellement son parti d’opposant contre le régime de son successeur direct. Troublant non ?
Lui-même nous avait dit en Wolof au moment où il était dans les affaires qu’il n’en pouvait plus « doyal na seuk » alors pourquoi s’accrocher donc au moment où le peuple l’a remercié
L’histoire très récente nous apprend que les libéraux partisans de Karime Wade, qui attendaient leur bateau à l’aéroport ont fini par comprendre ou accepter l’évidence. Pour se rendre en haute mer, les militants de l’APR version Macky Sall semblent eux aussi prendre le même avion que leurs « frères » du PDS sauf qu’ici l’APR cherche à recycler les résidus en s’approchant de ses vomissements d’hier pour en faire de nouveaux alliés. En réalité, ils cherchent tous une nouvelle immunité parlementaire le temps du dilatoire pour échapper au pool judiciaire financier. Mais puisque que Macky n’est pas Karime et Diomaye est SONKO, l’état du Sénégal gagnerait beaucoup à prendre toutes ses responsabilités face aux détracteurs, saboteurs et leurs alliés dont les ambitions ne laissent aucun sénégalais dans la stabilité.
Macky Sall garde-t-il des ambitions présidentielles pour 2029 ou veut-il s’opposer juste pour empêche à Bassirou Diomaye Faye de gouverner de manière stable ?
Alioune NDIAYE
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