Pratiquant le droit du sang, le pays s’interroge sur le parcours d’obstacles auquel sont confrontés les jeunes nés de parents étrangers mais ayant grandi sur le sol italien. Une proposition de loi et un projet de référendum d’initiative citoyenne visant à faciliter l’acquisition de la nationalité sont en discussion.
Entre les murs décorés de dessins d’enfants de l’école primaire Grazia Deledda, dans le quartier périphérique de Chiesanuova, à Brescia (Lombardie), grandit une nouvelle génération italienne qui a peu à voir avec la vision de l’avenir dans laquelle se projette la cheffe nationaliste de l’exécutif, Giorgia Meloni, et son vice-président du conseil, Matteo Salvini, aux accointances ouvertement racistes. « Nos élèves sont presque tous d’origine étrangère, issus de familles majoritairement pakistanaises, marocaines et sénégalaises. Ils sont pour la plupart nés en Italie et représentent la deuxième génération. Mais très peu ont la nationalité italienne », explique la directrice de l’établissement, Adriana Rubagotti.
Le destin de ces enfants, et de tous ceux qui, comme eux, sont nés de parents étrangers et grandissent sur le sol italien, fait l’objet d’un débat national épisodique qui a été ravivé récemment avec les Jeux olympiques. Les succès de l’équipe nationale féminine de volley, emmenée par l’Italienne d’origine nigériane Paola Egonu, ont remis la question de l’accès à la citoyenneté dans l’arène publique.
Pratiquant le droit du sang, l’Italie s’interroge – sans aller jusqu’à envisager une évolution vers le droit du sol – sur une formule intermédiaire désignée par une locution latine : le ius scholae, ou droit de l’instruction. Une proposition de loi allant en ce sens a été préparée par Forza Italia (centre droit), la composante modérée d’une majorité dominée par l’extrême droite, sans recevoir le soutien de Giorgia Meloni et en subissant les critiques de la Ligue de Matteo Salvini.
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